dimanche 31 mai 2015

Systeme educatif mauritanien; quelques pistes de solutions

Depuis l’indépendence de la Mauritanie à nos jours, notre système éducatif ou du moins les régimes qui se sont succédées n`ont jamais été intéressé a former un citoyen modèle muni des valeurs republicaines. Avec l`avènement des indépendances acquises sur fond de tensions entre les maures et les negro-mauritaniens, une Mauritanie égalitaire dans laquelle tous ses fils heureux d`y appartenir et d`y vivre semblait mort née.
Dans un article précèdent, nous avons tenté de donner les contours, les subtilités, les antagonismes et les contradictions a la construction d`un état souverain cherchant à cultiver l`unité nationale, la cohabitation, la cohésion sociale et la justice sociale entre ses différentes composantes ethniques.
Nous pensons que la seule chose ou tous les Mauritaniens parlent un même langage et sont d`accord la dessus est ``l`échec du système éducatif mauritanien``. Le pouvoir et l`opposition s`accorde à dire que le système éducatif est agonisant pour ne pas dire dans un état comateux. Tous les mauritaniens ont fait et ont accepté ce diagnostic de façon sincère et objective mais là où le bât blesse c`est dans la recherche des solutions pratiques, égalitaires, pertinentes, efficientes, efficaces et consensuelles pour enfin mettre notre système éducatif sur les rails de l`équité, de la pertinence et de qualité.
Même dans un pays compose d`une même race ou d`une même ethnie, ses citoyens ont besoin de dialogue et de concertation pour arriver à un consensus sur des questions qui relèvent du fondement même de leur nation.
Je suis persuadé que la priorité dans tout système éducatif est la question linguistique cad la langue dans laquelle il faut enseigner et cette question doit être réglée pour de bon dans notre pays pour aller de l`avant. Quand on parle d`un système éducatif, la langue n`est autre qu`un instrument ou un outil mais incontournable d`acquisition des connaissances et du savoir.
Dans un pays comme la Mauritanie, un pays multi-ethnique et multiculturel, toute solution linguistique qui ne cherche pas à donner les mêmes chances à tous les enfants dès le départ est vouée a l`échec. Pour des questions d`équité, chaque enfant mauritanien doit commencer l`école dans sa langue maternelle ou a défaut que les enfants commencent avec le français. Il faut que tous les enfants mauritaniens de tout bord commencent l`école avec  les mêmes chances de réussite. Même la dernière réforme du système n`a pas résolu ce problème car tous les enfants commencent avec la seule langue Arabe comme langue d`instruction et que c`est en deuxième année que le français est introduit et les langues nationales PULAAR- SONINKE et WOLOF restent absents dans le système. L`enfant negro-mauritanien est lésé dès le départ car l`Arabe ne constitue pas sa langue maternelle alors qu`elle l`est pour l`enfant maure et pire encore en deuxième année s`ajoute le français qui est une langue étrangère pour lui et pour l`enfant maure. Par là nous ne voulons pas dire que l`enfant negro-mauritanien ne doit pas apprendre l`Arabe ou être enseigne par en Arabe mais nous voulons dire qu`il doit avoir la chance de commencer avec sa langue maternelle comme l`enfant maure commence avec par sa langue maternelle.
Les détracteurs de ces idées diront ou la Mauritanie puisera les ressources financières pour introduire les langues nationales dans le système en procédant d`abord par former les enseignants, développer le matériel pédagogique et élaborer les programmes ? Je dirai que d`énormes ressources ont été investies dans des sociétés familiales ou tribales sans aucun rendement pour la Mauritanie et que chercher des ressources financières soient locales ou avec les partenaires financiers pour les investir dans l`enseignement de ces langues couterait moins cher que de laisser cette plaie béante.
La réhabilitation de l`école publique pour qu`elle devienne républicaine comme jadis ou l`enfant du pauvre et celui du nanti fréquentaient la même école, s`assoient sur une même table banc, enseigne par un même enseignant et suivant un même programme national est une gage de réussite pour nos enfants. Nous assistons aujourd`hui a une élite issue des enfants des nantis qui sont soient envoyés a l`étranger pour y étudier ou dans des bonnes écoles privées en Mauritanie ou les écoles dites d`excellence pour avoir des bons diplômes et occuper des postes de responsabilités. L`enfant du pauvre est abandonné dans les écoles publiques devenues des lieux de débauche, de délinquance etc….

La deuxième chose qu`il faudrait revoir pour sauver notre système éducatif est la pertinence des formations fournies à nos enfants. Les programmes enseignes doivent répondre non seulement au besoin du marché national du travail mais aussi à l`échelle international pour former un mauritanien capable de vendre ses compétences dans d`autres cieux. Les programmes doivent être orientées vers les grands pôles de l`économie nationale et que notre université cesse d`être un projet mais capable de former les étudiants dans le domaine des mines, de l`agriculture, de l`élevage, de pèche, de l`énergie etc… il faudra commencer à investir dans le capital humain, le meilleur des investissements.

Une composante non la moindre est d`aller vers la qualité des apprentissages. Il faudra revoir le pilotage du système a haut niveau, mettre les hommes qu`il faut à la place qu`il faut. Investir dans la formation initiale et continue des enseignants et s`inscrivant dans la durée. L`allègement des programmes éducatifs pour ne pas trop surcharger les enfants par là nous évoquons le nombre des matières à enseigner. Des écoles à cycle complets doivent être la règle. Des programmes enseignant la citoyenneté, l`unité nationale, la cohésion, la diversité culturelle et ne pas favoriser une culture sur une autre. Mettre l`enseignant dans de bonnes conditions pour ne pas aller chercher le manque à gagner pour arrondir les fins des mois. Impliquer de façon effective la famille  à travers les associations des parents d`élèves. Privilégier le préscolaire et l`éducation de base. Investir dans la formation professionnelle pour accueillir les enfants en déperdition scolaire entre autres…






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