Depuis l’indépendence de la Mauritanie à nos jours, notre
système éducatif ou du moins les régimes qui se sont succédées n`ont jamais été
intéressé a former un citoyen modèle muni des valeurs republicaines. Avec l`avènement
des indépendances acquises sur fond de tensions entre les maures et les
negro-mauritaniens, une Mauritanie égalitaire dans laquelle tous ses fils
heureux d`y appartenir et d`y vivre semblait mort née.
Dans un article précèdent, nous avons tenté de donner les
contours, les subtilités, les antagonismes et les contradictions a la
construction d`un état souverain cherchant à cultiver l`unité nationale, la
cohabitation, la cohésion sociale et la justice sociale entre ses différentes
composantes ethniques.
Nous pensons que la seule chose ou tous les Mauritaniens
parlent un même langage et sont d`accord la dessus est ``l`échec du système éducatif
mauritanien``. Le pouvoir et l`opposition s`accorde à dire que le système éducatif
est agonisant pour ne pas dire dans un état comateux. Tous les mauritaniens
ont fait et ont accepté ce diagnostic de façon sincère et objective mais là où
le bât blesse c`est dans la recherche des solutions pratiques, égalitaires,
pertinentes, efficientes, efficaces et consensuelles pour enfin mettre notre système
éducatif sur les rails de l`équité, de la pertinence et de qualité.
Même dans un pays compose d`une même race ou d`une même
ethnie, ses citoyens ont besoin de dialogue et de concertation pour arriver à
un consensus sur des questions qui relèvent du fondement même de leur nation.
Je suis persuadé que la priorité dans tout système éducatif
est la question linguistique cad la langue dans laquelle il faut enseigner et cette
question doit être réglée pour de bon dans notre pays pour aller de l`avant. Quand
on parle d`un système éducatif, la langue n`est autre qu`un instrument ou un
outil mais incontournable d`acquisition des connaissances et du savoir.
Dans un pays comme la Mauritanie, un pays multi-ethnique
et multiculturel, toute solution linguistique qui ne cherche pas à donner
les mêmes chances à tous les enfants dès le départ est vouée a l`échec. Pour
des questions d`équité, chaque enfant mauritanien doit commencer l`école dans
sa langue maternelle ou a défaut que les enfants commencent avec le français.
Il faut que tous les enfants mauritaniens de tout bord commencent l`école avec les mêmes chances de réussite. Même la dernière
réforme du système n`a pas résolu ce problème car tous les enfants commencent
avec la seule langue Arabe comme langue d`instruction et que c`est en deuxième année
que le français est introduit et les langues nationales PULAAR- SONINKE et
WOLOF restent absents dans le système. L`enfant negro-mauritanien est lésé dès
le départ car l`Arabe ne constitue pas sa langue maternelle alors qu`elle l`est
pour l`enfant maure et pire encore en deuxième année s`ajoute le français qui
est une langue étrangère pour lui et pour l`enfant maure. Par là nous ne
voulons pas dire que l`enfant negro-mauritanien ne doit pas apprendre l`Arabe
ou être enseigne par en Arabe mais nous voulons dire qu`il doit avoir la chance
de commencer avec sa langue maternelle comme l`enfant maure commence avec par
sa langue maternelle.
Les détracteurs de ces idées diront ou la Mauritanie puisera
les ressources financières pour introduire les langues nationales dans le système
en procédant d`abord par former les enseignants, développer le matériel pédagogique
et élaborer les programmes ? Je dirai que d`énormes ressources ont été investies
dans des sociétés familiales ou tribales sans aucun rendement pour la
Mauritanie et que chercher des ressources financières soient locales ou avec
les partenaires financiers pour les investir dans l`enseignement de ces langues
couterait moins cher que de laisser cette plaie béante.
La réhabilitation de l`école publique pour qu`elle devienne
républicaine comme jadis ou l`enfant du pauvre et celui du nanti fréquentaient
la même école, s`assoient sur une même table banc, enseigne par un même
enseignant et suivant un même programme national est une gage de réussite pour
nos enfants. Nous assistons aujourd`hui a une élite issue des enfants des
nantis qui sont soient envoyés a l`étranger pour y étudier ou dans des bonnes écoles
privées en Mauritanie ou les écoles dites d`excellence pour avoir des bons diplômes
et occuper des postes de responsabilités. L`enfant du pauvre est abandonné dans
les écoles publiques devenues des lieux de débauche, de délinquance etc….
La deuxième chose qu`il faudrait revoir pour sauver notre
système éducatif est la pertinence des formations fournies à nos enfants. Les
programmes enseignes doivent répondre non seulement au besoin du marché
national du travail mais aussi à l`échelle international pour former un
mauritanien capable de vendre ses compétences dans d`autres cieux. Les programmes
doivent être orientées vers les grands pôles de l`économie nationale et que
notre université cesse d`être un projet mais capable de former les étudiants
dans le domaine des mines, de l`agriculture, de l`élevage, de pèche, de l`énergie
etc… il faudra commencer à investir dans le capital humain, le meilleur des
investissements.
Une composante non la moindre est d`aller vers la qualité
des apprentissages. Il faudra revoir le pilotage du système a haut niveau,
mettre les hommes qu`il faut à la place qu`il faut. Investir dans la formation
initiale et continue des enseignants et s`inscrivant dans la durée. L`allègement
des programmes éducatifs pour ne pas trop surcharger les enfants par là nous évoquons
le nombre des matières à enseigner. Des écoles à cycle complets doivent être la
règle. Des programmes enseignant la citoyenneté, l`unité nationale, la cohésion,
la diversité culturelle et ne pas favoriser une culture sur une autre. Mettre
l`enseignant dans de bonnes conditions pour ne pas aller chercher le manque à
gagner pour arrondir les fins des mois. Impliquer de façon effective la famille à travers les associations des parents d`élèves.
Privilégier le préscolaire et l`éducation de base. Investir dans la formation
professionnelle pour accueillir les enfants en déperdition scolaire entre
autres…
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