dimanche 27 décembre 2015

Comment contribuer à améliorer la santé des populations rurales dans un système de santé fragile

Sans nul doute ; à l’instar de la plupart des pays africains en général et de l’Afrique subsaharienne en particulier, le système de santé en Mauritanie est l’un des plus fragiles au monde. S`il avère que le pays continue de souffrir du manque criant de données socio- économiques fiables pouvant servir à une programmation rigoureuse des politiques et des stratégies sanitaires d’une part et de l’application effective des politiques et stratégies existantes, on est tenté de dire que la situation des indicateurs lies a la sante n`est pas reluisante
L'accès à des soins de santé de qualité est un droit fondamental et non un luxe. Chaque individu dans ce monde devrait pouvoir se rendre dans une structure de sante et recevoir les soins et médicaments dont il a besoin. Pourtant, aujourd’hui dans les pays en développement, et surtout en Afrique subsaharienne, des millions de personnes en sont totalement privées, en particulier à cause de raisons purement  financières. Permettre à garantir ce droit fondamental à toutes et tous  constitue un défi énorme, mais défi possible de relever
·         Les gens continuent de mourir chaque minute à cause des maladies dangereuses mais pourtant évitables 
·         Des centaines de femmes meurent chaque jour de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement
·         Des milliers d`enfants de moins de 5 ans meurent de pneumonie chaque jour
·         Chaque année, plus de 100 millions de personnes basculent dans la pauvreté suite à des dépenses de santé auxquelles ils ne peuvent faire face.
La santé doit être un droit et un bien public accessible à toutes et tous.
​Les gouvernements des pays en développement doivent être en mesure d’investir dans leurs services de santé pour un accès universel aux soins. Les pays riches doivent quant à eux respecter leurs engagements d’aide au développement en matière de santé et mener des politiques cohérentes, n’allant pas en défaveur du droit à la santé pour toutes et tous.
Les facteurs lies a la fragilité du système de santé en Mauritanie sont multidimensionnels et les défis à relever énormes. Nous allons procéder à émettre certains indicateurs tirés des enquêtes menées par des organisations internationales ; ces indicateurs sont à prendre au conditionnel. Pour des raisons politiques, les données émanant des services publics semblent ne pas refléter la réalité et celles des bailleurs semblent peindre une photo plus fragile pour des raisons de marketing afin d`intercepter les  financements
-          Le taux d’accessibilité géographique à une structure de santé dans un rayon de 5 km était de 67,3% en 2008.
-          L’espérance de vie à la naissance était en 2009 de 57 années pour les hommes et de 60 ans pour les femmes
-          La Mauritanie est loin d’atteindre la cible OMD 4, 45%0 en fin 2015, correspondant à une réduction de 2/3 de la mortalité juvénile à partir du taux de 1990, estimé à 137%0.
-          La situation est encore moins favorable pour le taux de mortalité maternelle, qui demeure aux environs de 715 selon la méthode directe et de 626 selon la méthode indirecte pour les 100 000 naissances vivantes, alors que la cible attendue en 2015 est de 233 pour 100 000 naissances vivantes
-          Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est à 118 pour 1000 en 2011.
-          La Mauritanie se trouve également dans une situation de faible couverture des services d’assainissement de 20, 6% en 2000 à 34, 5% en 2014
-          Un faible accès des ménages à l’eau potable de 40 % en 2000 à 58 % en 2014 et des mauvaises pratiques d’hygiène au niveau domestique et communautaire, ce qui contribue à un mauvais état nutritionnel des enfants
Ces indicateurs non reluisants et à la traine sont essentiellement dus à ;
-          Faible accès aux structures de santé pour les populations et surtout rurales
-          Faible accès aux soins de base au niveau communautaire
-          Faible investissement dans le secteur communautaire- Prévention
-          Insuffisance du nombre du personnel technique qualifié
-          Fort taux d’absentéisme du personnel médical
-          Défaut de supervision à tous les niveaux- central, régionale départemental
-          Faible motivation des agents de santé/ surcharge de travail
-          Faible application de la déclaration  de Bamako- accès et règlementation pour la vente des médicaments
-          Mauvaise qualité des services y compris de l’accueil des patients
-          Faible communication par rapport aux désastres et épidémies- fièvre dingue et celle de la vallée du rift
-          Récurrence de la malnutrition avec des pics en période de soudure
-          Faible lien entre CRENAM, CRENAS et CRENI
-          Faible système de référence
-          Faible système d’information sanitaire
-          Faible remontée du système d’information
-          Pas d’activités communautaires de dépistage et de référence dans les régions sans l’appui des ONGs
-          Intérêts des bailleurs et de l’état plus orientés vers les aspects curatifs au détriment de la prévention
-          Comportements et pratiques non favorables des populations en matière d’hygiène et d’assainissement
-          Faible couverture d’accès à l’eau potable, fort usage des puits en milieu rural
-          Faible densité des populations et enclavement qui ne favorisent pas les investissements- la rentabilité
Pour contribuer à améliorer la santé des populations rurales, il faudra procéder par ;
-          Encourager la création des USBs (Unité de Sante de Base) dans les villages sans structures de santé
-          Encourager la formation des ASCs (Agents de Santé Communautaire) issus des communautés villageoises
-          S’organiser pour la motivation des ASCs au niveau communautaire
-          Des ASCs bien formés et bien motivés peuvent aider les femmes enceintes, allaitantes et en âge de procréer à fréquenter les structures de santé pour les consultations pré et post-natales et dans la vaccination des enfants contre les maladies dangereuses.
-          Encourager la dotation des ASCs en médicaments génériques pour une meilleure accessibilité
-          Aider les ASCs à référer les patients au niveau des structures de santé
-          S’organiser pour l’évacuation des patients vers les centres de référence surtout pour les villages enclavés
-          Sensibiliser les populations rurales que la santé est une ressource à protéger et non une fin en soi
-          Renforcer le système de santé communautaire en ciblant les enfants de 0 à 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de 6 à 18 ans
-          Renforcer la structure communautaire de base y compris les ASCs et les Relais communautaires
-          Vulgarisation et opérationnalisation du document de santé communautaire
-          Améliorer l’accès des ménages à l’eau et à l’assainissement
-          Encourager la construction des latrines dans les villages pour diminuer les défécations à l’air libre
-          Renforcer les capacités de préparation, de prévention et de réponse des structures  communautaires face aux risques de catastrophes- Associations villageoises, coopératives féminines, élus locaux, leaders communautaires, les ménages et les leaders religieux.
-          Améliorer la sécurité alimentaire des ménages les plus vulnérables à travers l’accroissement et la diversification des revenus, le renforcement de la protection agro-alimentaire et l’éducation alimentaire
-          Encourager le personnel de santé sur le terrain à organiser des séances d’éducation pour la santé dans les villages
-          Encourager le personnel de santé sur le terrain à organiser des séances d’Education pour le Changement de Comportement dans les villages
-          Encourager des caravanes médicales pendant les journées culturelles dans les villages
-          Identifier les pathologies les plus fréquentes dans les différentes tranches d’âge dans les villages en vue de chercher des moyens de les prévenir
-          Encourager des bonnes pratiques d`hygiène comme le lavage des mains avec du savon avant de manger, après les toilettes, en préparant la nourriture et en donnant à manger aux enfants
-          Encourager les ménages dans  des bonnes pratiques alimentaires pour éviter de tomber dans la malnutrition
-          Sensibiliser les ménages à investir davantage dans la santé communautaire
-          Faire un plaidoyer pour diminuer l’absentéisme du personnel de santé
-          Sensibiliser les élus locaux, les maires, les députes et les sénateurs pour faire pression sur l`état à rehausser le budget de la santé
-          Sensibiliser les maris et les épouses a l`espacement des naissances
-          Encourager l1education des filles

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